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L’UE, encore et toujours critiquée

Alors que les prochaines élections européennes auront lieu dans près d’un an, nous revenons brièvement sur les différents enjeux qui menaçaient et menacent toujours la construction européenne.

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Manifestations contre l'adhésion de la Pologne à l'UE en 2003 - Source : cvce.eu

Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni renonçait officiellement à l’Union européenne. Cet événement, surnommé Brexit, nous rappelle la réalité des contestations de cette alliance européenne. À partir de 1951, les pays européens s’unissent autour de la thématique de l’économie. La CECA, Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier est alors créée et assure une politique commune en matière de gestion économique. Puis cette organisation évolue en 1957 avec l’apparition de la CEE, Communauté économique Européenne, étendant les responsabilités et les missions de l’organisme. Enfin, c’est à partir de 1992 avec les traités de Maastricht que l’Union européenne est fondée. Cette union concerne désormais l’économie, mais aussi les décisions de politiques communes dans de nombreux domaines. Cette grande alliance politique est organisée démocratiquement à la manière d’un Etat, elle possède un parlement, une commission, des conseils et une cour de justice dédiée. La séparation des pouvoirs est appliquée pour permettre l’application d’une véritable démocratie représentative européenne. Néanmoins, malgré l’importance prise par l’Union européenne, de nombreuses crises viennent fragiliser la cohésion entre les Etats. Par exemple, en 2015, les pays membres ne parviennent pas à se mettre d’accord.

En 1992, alors que les autorités célébraient les 35 ans de la CEE, une nouvelle forme d’union apparaît dans le paysage européen. Le 7 février 1992, le Traité de Maastricht officialise la création de l’Union européenne, regroupant alors 12 pays. Pour approuver cette décision historique, proposée par l’Italie, un référendum est organisé dans chacun des pays signataires du traité. On observe alors une disparité forte dans les résultats, les réponses diffèrent fortement entre les régions du pays. Les ruraux s’opposent majoritairement à l’Union. Tandis que c’est dans l’Ouest que l’on retrouve le plus de réponses affirmatives. Ce jour-là, Ouest France titrait “Oui à l’Europe”, soulignant la finalité du vote. 51% des Français disent alors “oui” au traité, une décision validée “de justesse” par le peuple. En plus de l’expression du peuple, certains Etats pouvaient exprimer une certaine appréhension. Depuis ce jour, la construction européenne a peu été remise en cause par les Etats. Néanmoins, de nos jours, certains gouvernements se disent ouvertement contre la démocratie européenne. Dans des pays de l’Est, ou plus récemment en Italie, des partis opposés à l’UE sont élus. Ainsi, lors de la création et de la construction du système européen, certains étaient d'ores et déjà opposés à des politiques communes. Le seul cas majeur à avoir abouti, est celui du Royaume-Uni.

Au lendemain d’un référendum britannique le 23 juin 2016, où 51,8% des Anglais se prononçaient en faveur d’une sortie de l’UE, le gouvernement annonçait le souhait du Royaume-Uni de sortir de l’organisation. C'est la première ministre d’alors, Theresa May qui a invoqué l’article 50 du traité de l’UE permettant à un membre de s’acquitter de sa place dans l’union. Pour justifier cette décision, les majorités expliquaient l’impact d’une Europe trop fédératrice, empiétant sur les politiques nationales. Cette sortie politique de l’Union a mis en avant une rupture avec les politiques communes européennes, pour la première fois, la construction européenne recule. Encore une fois, si certains étaient en désaccord au sujet de l’Europe, d'autres mettaient en avant les divers avantages de cette organisation. Par exemple au Royaume-Uni, l’Écosse et l’Irlande du Nord se sont majoritairement opposé à la sortie du pays en décriant des arguments mensongers. Une opposition d’arguments qui montre bien la fragilité historique du système de l’UE. Une seconde conclusion peut être tirée, puisque depuis le Brexit, les conséquences pour le Royaume-Uni sont très négatives. Cela met en avant le soutien puissant de l’Union envers les pays en difficultés.

Nous avons donc vu dans quelles mesures certains Etats s’étaient opposés à ce projet colossal qui se construit doucement depuis 1951. Dans ce processus, les citoyens interviennent également. Par des référendums ou des élections, ces derniers se sont beaucoup exprimés sur des sujets européens, et l’opposition est également forte dans la population. En 2005, les institutions européennes avaient proposé la mise en place d’une Constitution européenne. Ce texte a pour but de structurer davantage les activités des instances qui dirigent l’Union. En effet, dans l’UE, les pouvoirs exécutifs sont détenus par la Commission européenne et les législatifs sont partagés entre le Parlement européen et le Conseil européen. Ce texte permet, comme dans les autres Etats, de fixer un cadre autour des responsabilités et des rôles de chacun. Pour relever l’avis de la population au sujet de cette idée qui touche les Européens, un référendum est organisé cette même année dans chaque Etat membre. L'opposition à ce projet est très forte. Des campagnes d’affichages incitant au “non” dans les urnes se multiplient. Des partis opposés à l’Europe mettent en avant de nombreux arguments eurosceptiques, c’est-à-dire, en désaccord avec les idées européennes. Le résultat est alors manifeste. Dans l’Union européenne, 55% des votants expriment un désaccord avec le texte. Cette finalité démontre peut-être une faille dans la construction européenne, que les citoyens voulaient soulever. Malgré cela, les résultats ne décourageront pas les acteurs européens, qui finiront par faire passer le projet de Constitution en 2007. De nos jours, les textes sont encore en vigueur dans l’Union européenne, et régissent des moyens d’expression du peuple dans les affaires européennes.

En 2019, se tenaient les dernières élections européennes. En effet, tous les 5 ans, les citoyens choisissent leurs nouveaux députés européens qui siègent dans le Parlement européen. Celui-ci fut créé en 1979 et présidé pour la première fois par Simone Veil. Cet événement a remis au goût du jour les courants de pensée eurosceptiques et l’incompréhension des citoyens vis-à-vis de l’Union européenne. En effet, lors des campagnes européennes de 2019, des partis comme le Pardem (“parti de la démondialisation”), se montraient ouvertement eurosceptiques et souverainistes. On observe alors des affiches de campagne mettant en avant des slogans opposés à l’Europe : “Ni UE, ni euro”. Un appel au “boycott” de l’élection est également lancé par des partis parfois qualifiés d’europhobes. Ces derniers parlaient “d’abstention citoyenne” pour lutter contre une “arnaque européenne”. On observe, de plus, le développement d’un élan abstentionniste. En 1979, lors des premières élections européennes, le taux de participation s’élevait à plus de 60%. En 2014, celui-ci n’était que de 42%. On recense 14 pays où le taux de participation était inférieur à 45% en 2014. Cette large diminution qui souligne le désintérêt croissant des citoyens et leurs appréhensions quant au système européen.


En définitive, nous pouvons affirmer que la construction européenne s’inscrit dans un courant de contestation et qu’elle continue, de nos jours, à générer de l’incompréhension auprès des citoyens. Le système actuel, de démocratie représentative, passant par l’élection de députés, ne convient peut-être plus à un peuple qui souhaite s’impliquer davantage. Ainsi, une solution peut arranger les problèmes de désintérêt des populations, la mise en place d’une démocratie participative. Un système dans lequel les citoyens ont directement le pouvoir d’influencer les décisions comme avec les initiatives citoyennes.




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