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Déjà 1 an... - Avant l’invasion du 24 février 2022, un contexte difficile

Dernière mise à jour : 4 mars 2023

Alors que le conflit russo-ukrainien a 1 an, nous reviendrons aujourd'hui sur la situation et les causes profondes qui ont amené à cette guerre.

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En 1991, alors que la Guerre Froide est terminée, l’Union des Républiques Sociales Soviétiques s’effondre. De nombreux États déclare donc à ce moment leur indépendance. C'est notamment le cas de l’Ukraine, qui devient officiellement souveraine le 24 août 1991. Par la suite en 1994, alors que le pays a hérité d’une partie des armes nucléaires russes, un accord tripartite est signé pour assurer la dénucléarisation du pays. Celui-ci a été signé par les présidents américain Bill Clinton et russe Boris Eltsine.

Avec ce type d’accord, les autorités américaines affirment leur souhait d’une collaboration entre l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) et le pays de l’Est européen. C'est dans ce cadre que l’alliance accepte de nouvelles adhésions de pays démocratiques. Cette position fut critiquée par la Fédération de Russie, mais malgré cela, le 8 juillet 1997, la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque intègre l’Organisation atlantique.

Dans un même temps, un acte fondateur OTAN-Russie est signé en mai 1997, visant à instaurer une paix solide sur le continent européen et une sécurité mutuelle. De nombreuses consultations ont lieu pour accompagner la formation d’une véritable relation de confiance, et laisser de côté les souvenirs de la Guerre Froide.

Ensuite, le 31 décembre 1999, un nouveau président arrive à la tête de la Russie. Il s’agit de Vladimir Poutine. Celui-ci tente un rapprochement avec l’OTAN émettant même l’hypothèse d’y adhérer. Mais, en 2004 de nombreux pays de l’ancien bloc soviétique intègrent l’Organisation (Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie). Cet événement précipite le changement d’avis du leader russe. Notamment face aux questions concernant l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine.

Cette année 2004 marque aussi une révolte dénonçant la réélection truquée du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovytch et demandant un rapprochement de l’Union Européenne. Cette “Révolution Orange” entrainera l’arrivée aux pouvoirs du principal opposant, Viktor Iouchtchenko. Néanmoins, une grande partie des habitants de l’Est de l’Ukraine, russophones, persistent à soutenir le pouvoir pro-russe. Des discussions et des rapprochements ont lieu entre l’Ukraine et l’Union Européenne, tandis que la Russie tente de conserver son influence sur le peuple ukrainien.

Par la suite, Vladimir poutine dénoncera à de maintes reprises l’arrivée progressive des troupes américaines en Ukraine, dans des bases de l’Organisation atlantique. Cela amènera l’alliance à écarter l’idée d’une adhésion géorgienne ou ukrainienne.

En août 2008, l’armée de Géorgie lance un assaut contre les séparatistes d’Ossétie du Sud, soutenus par la Russie, entraînant en retour une intervention militaire de cette dernière pour appuyer les rebelles. Au terme d’un conflit rapidement remporté par Moscou, les parties signent entre le 12 et le 16 août un plan de paix réalisé sous la médiation du président français Nicolas Sarkozy, qui assume alors la présidence du Conseil de l’Union européenne. Le 25 août, la Russie déclare reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, une décision condamnée par plusieurs capitales occidentales.


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Manifestations Euromaïdan en 2013

Puis, en novembre 2013, alors qu’un nouveau président pro-russe arrive à la tête de l’Ukraine, des accords de collaboration avec l’UE sont refusés. Viktor Ianoukovytch préfère se tourner vers la Russie pour de nombreux arrangements économiques et politiques. Ce changement brutal d’opinion suscite de vives protestations en Ukraine, provoquant la naissance du mouvement “Euromaïdan”. Celui-ci débouche sur la “révolution de février” marqué par la démission du président Viktor Ianoukovytch et sa fuite en Russie.

En début mars 2014, deux régions de l’Est de l’Ukraine sont soumises à des référendums locaux. Celles-ci s'auto-proclament indépendantes aux noms de “République populaire de Donetsk” et “République populaire de Louhansk”. Ces décisions ne sont reconnues ni par l’Union européenne, ni par les Etats-Unis, ni par la Russie qui se contente du silence (mais qui les reconnaîtra en février 2022).

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Situation géographique de l'Ukraine

Dans un même élan, des séparatistes pro-russes s’emparent de la ville ukrainienne de Sébastopol, capital de la péninsule de Crimée, avec le soutien de Vladimir Poutine. A ce moment-là, Moscou décline toutes accusations quant à son implication, et prétend qu’il ne s’agit que de mouvements locaux. Le 11 mars 2014, le parlement de Crimée déclare l’indépendance du territoire. Le rattachement de la Crimée à la Russie a officiellement lieu cinq jours plus tard, après un référendum. Aucune réponse de l’Ukraine n’était envisageable, les troupes ont ainsi quitter le territoire, laissant le contrôle de la région aux russes. En réponse à cette intervention russe, des sanctions économiques sont mises en place dès le 17 mars, elles seront renouvelées tous les six mois.

A la suite de cela, en mai 2014, c’est à nouveau un président pro-européen qui parvient à la tête de l’Ukraine. Il s’agit de Petro Porochenko.

Le 6 juin 2014, le président ukrainien Petro Porochenko rencontre pour la première fois son homologue russe Vladimir Poutine lors de la commémoration des 60 ans du débarquement allié en Normandie. Cette rencontre est encadrée par François Hollande, alors président de la République, et Angela Merkel, alors chancelière Allemande. Peu de temps après cela, l’Ukraine signe un traité de libre-échange avec l’UE.

Le 5 septembre 2014, un accord de cessez-le-feu est signé dans la capitale biélorusse. Les représentants de l’Ukraine, de la Russie, de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk s’engagent à cesser les combats. On parle du protocole de Minsk. Néanmoins, celui-ci sera enfreint au bout de quelques jours.


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Signature des traités de Minsk II

Le 11 février 2015, les dirigeants français et allemands engagent de nouveau le dialogue, en réunissant à nouveau les représentants russes et ukrainiens en Biélorussie, en présence de son chef d’Etat Alexandre Loukachenko. Un traité est signé, celui de Minsk II. En plus du cessez-le-feu, on retrouve dans cet accord des mesures importantes comme le retrait des armes lourdes, l’échange de prisonniers, la restauration des frontières de l’Ukraine ou encore le retrait des troupes étrangères. Les combats cessent même si certaines régions restent touchées par des violences, notamment à l’Est de l’Ukraine. Des cessez-le-feu sont fréquemment signés, et immédiatement enfreints. Les pays signataires des accords de Minsk se disent, à de nombreuses reprises, inquiets en vue de la situation belliqueuse entre les deux Etats. Quelques années plus tard, en 2018, on assiste en Mer Noire à des affrontements nombreux entre des navires russes et ukrainiens. Cela commence le 25 novembre 2018, alors que dans le détroit de Kertch, les Russes ouvrent le feu sur la marine ukrainienne. Cela confirme les intentions russes de conforter ses positions en mer Noire et autour des territoires pro-russe tel que la Crimée.


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Investiture du Président Zelensky

Le 21 avril 2019, après une campagne organisée contre la corruption, Volodymyr Zelensky est élu à la Présidence Ukrainienne. Celui-ci a promis lors de sa campagne de relancer le dialogue avec la Russie et d’aborder la question de l’adhésion à l’OTAN. Néanmoins, quelques jours après son investiture, Vladimir Poutine autorise la délivrance de passeports russes à des habitants des régions de Donetsk et de Louhansk, une décision qui va à l’encontre des accords de Minsk. Les deux dirigeants se réunissent plus tard à Minsk et se mettent d’accord pour l’organisation d’élections dans les territoires séparatistes et pour un statut spécial du Dombass. Le 9 décembre 2019, une nouvelle rencontre de type “Normandie” est organisée. En présence d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, les dirigeants Zelensky et Poutine sont amenés à discuter sur la remise en application des accords de Minsk II.

Un apaisement a alors lieu entre les deux pays. A la fin de 2019, ils iront jusqu’à se mettre d’accord au sujet d’un traité sur le gaz. En effet, la Russie obtient le droit de faire transiter son gaz à travers l’Ukraine pour approvisionner correctement l’Europe. En parallèle, la Russie lance un grand projet de gazoduc, le Nord Stream 2, permettant de le relier la Russie et l’Allemagne.

Par la suite, de nombreux autres cessez-le-feu sont signés et pour la plupart ne sont toujours pas respectés. Les pays restent toujours fortement en tension.

Effectivement, dès le mois d’avril 2021, la Russie mobilise ses troupes le long de la frontière ukrainienne. Les Occidentaux dénombre plus de 100 000 soldats. La Russie explique qu’il ne s’agit que d’exercice. Mais les raisons qui pourraient précipiter une invasion sont claires : en cas de menaces de l’Otan ou de l’Ukraine, la Russie est prête à répondre. Alors qu’il avait jusque-là prôné le dialogue, Zelensky hausse le ton et déclare que son pays est prêt à adhérer à l’OTAN et envisage d’intégrer l’Union Européenne. La tension monte, et les occidentaux craignent la certitude d’une invasion en Ukraine.

Des échanges ont alors lieu pour apaiser les tensions. Par exemple, le 7 décembre 2021 entre Joe Biden et son homologue Russe, Vladimir Poutine. Ce dernier explicite clairement son souhait d’obtenir des garanties quant au non-élargissement de l’organisation du Traité Atlantique-Nord. 10 jours plus tard, la Russie publie deux projets de traités s’opposant à l’extension de l’OTAN, notamment avec l’intégration de l’Ukraine et de la Géorgie. Face à ce comportement russe, les européens forment un front et menacent d’ajouter de nouvelles sanctions économiques.

Ensuite, en janvier 2022, quelques semaines seulement avant l’invasion, l’OTAN décide de placer des troupes à ses frontières de l’Est en vue de la menace que constitue la Russie. Les occidentaux promettent à Vladimir Poutine des “conséquences massives” en cas de non-respect du droit international.

Pour tenter d’apaiser les tensions, les occidentaux ont joué un rôle important. Le 7 février 2022, Emmanuel Macron rencontrait Vladimir Poutine en lui proposant des garanties de sécurité. Une semaine plus tard, le chancelier allemand Olaf Scholz s’exécuta de la même manière en rencontrant les présidents ukrainien et russe. Malgré des espoirs, les services secrets américains confirmaient la présence des troupes russes, et la probabilité d’une invasion.

Le 21 février, seulement 3 jours avant l’invasion de l’Ukraine, la Russie reconnait officiellement l’indépendance des territoires séparatistes de Donetsk et Louhansk et y fait pénétrer son armée. Cette décision est décrite par Vladimir Poutine, lors d’une vidéo publiée depuis son bureau du Kremlin. Cette décision est condamnée par l’Europe, les Etats-Unis, l’ONU et la majorité des membres du Conseil de sécurité puisqu’elle ne respecte en aucunes mesures le droit international.

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Vladimir Poutine le 21 février 2022

Malheureusement, la suite nous la connaissons, la Russie décide d’envahir l’Ukraine à l’aube du 24 février 2022. Cette décision militaire est justifiée par les autorités qui expliquent vouloir défendre les séparatistes pro-russes. Le même jour, Volodymyr Zelensky convoque la loi Martial, et la communauté internationale condamne fermement cette attaque. Des milliers d’ukrainiens tentent de fuir par les frontières de l’Ouest. De plus, un Conseil Européen d’urgence est convoqué pour que les 27 pays se mettent d’accord sur les sanctions financières imposées à la Russie. Ils réduisent l’accès aux capitaux, gèlent les avoirs de Vladimir Poutine et interdisent toutes exportations.


Sources : TouteL’Europe.EU / RGloucester / Wikimedia / Capital / Times Of Israël / La Provence / Europe Direct Pyrénnés / Agri71

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