top of page

La protection sociale de l’enfance : « la grande oubliée » du gouvernement Bayrou.

Dernière mise à jour : 8 janv.

Le 23 décembre 2024, lorsque François Bayrou a annoncé son nouveau gouvernement, les associations de protection de l’enfance ont déploré une absence notable : celle de toute mention explicite de la protection sociale de l’enfance. Agnès Canayer, ancienne ministre de la Famille et de la Petite Enfance, n’a pas été reconduite. La protection de l’enfance disparaît ainsi du champ des responsabilités ministérielles.

"Protection de l'Enfance, pourquoi le malaise persiste ?" - Source : La Gazette des Communes.
"Protection de l'Enfance, pourquoi le malaise persiste ?" - Source : La Gazette des Communes.

Pourtant, les besoins dans ce domaine sont immenses. En octobre 2024, la ministre sortante avait déclaré que « l’aide sociale à l’enfance est en crise ». Les chiffres de la maltraitance restent alarmants : selon les données présentées lors du nouveau plan de lutte contre les violences, lancé par la Première ministre Elisabeth Borne, chaque semaine en France, un enfant meurt sous les coups de ses parents. Ces réalités tragiques mettent en lumière la nécessité d’une action gouvernementale forte.


La disparition de ce sujet au sein du gouvernement a suscité la colère de nombreuses associations comme la CNAPE (Convention Nationale des Associations de Protection de l’Enfance), les Apprentis d’Auteuil ou encore l’ADEPAP (Association des Directeurs de l’Enfance et de la Protection de l’Adolescence Publique). Le président de l’ADEPAP 13, Hamza Bensatem, a pu qualifier cette omission de « très mauvais signal aux enfants comme aux professionnels qui souffrent d’une absence de reconnaissance de leurs missions », dans un entretien accordé à France 3.


La colère des associations est amplifiée par les engagements précédents d’Emmanuel Macron. Lors de la campagne présidentielle de 2022, il avait déclaré que l’enfance serait « une grande cause nationale ». En réponse aux critiques, le Président a publié un message sur X : « La protection des plus jeunes est au cœur de mon engagement. Elle le restera pour les trente prochains mois ».


E. Macron a également annoncé la création, dès janvier 2025, d’un haut-commissariat à l’enfance, destiné à éloigner cette cause des fluctuations politiques. Pourtant, cette initiative ne convainc pas les acteurs du secteur. La présidente de l’UNICEF France s’est exprimée le 28 décembre : « Si cette initiative témoigne d’une reconnaissance des défis que rencontrent les enfants en France, elle suscite néanmoins une certaine perplexité. En effet, elle marque un recul par rapport aux ambitions affichées lors de la campagne présidentielle de 2022, où Emmanuel Macron avait déclaré que l’enfance serait une grande cause nationale ». Elle mentionne également la crainte d’une mesure « cosmétique » qui n’aurait aucun effet concret sur la protection de l’enfance, un sentiment partagé avec les associations de protection de l’enfance.


C’est, comme le rappelle Hamza Bensatem, « une tragédie silencieuse » qui s’installe.

Commentaires


bottom of page