Encore 19 ans de prison pour l’opposant russe Alexei Navalny

Alexeï Navalny, principal opposant au pouvoir de Vladimir Poutine a écopé d’une peine de prison de 19 ans pour "extrémisme" à l’encontre de ce dernier. Revenons sur cette accusation et sur l’historique de Navalny.

Alexei Navalny - Source : La Provence

Alexeï Navalny est le dirigeant de l'opposition politique en Russie.

C’est un militant anti-corruption et un homme politique, connu pour ses enquêtes sur la corruption au sein du gouvernement russe et ses critiques à l'égard du président Vladimir Poutine. Navalny est à la tête d’une Fondation anti-corruption, le FBK, qui réalise des enquêtes en Russie. Il avait déjà été arrêté et emprisonné pour son activisme et a fait face à de nombreuses menaces et poursuites judiciaires.

En 2020, il avait également été victime d’une tentative d’assassinat à l’empoisonnement. Cet événement, très médiatisé dans le monde entier, a provoqué la consternation de la communauté internationale. Vladimir Poutine et son gouvernement avaient été soupçonnés d’avoir orchestré ce coup.

Ce vendredi 4 août, le tribunal municipal de Moscou a prononcé une peine d’incarcération de 19 ans en "régime spécial" pour l’opposant politique en raison d’un "extrémisme" envers Vladimir Poutine. Cette peine survient alors qu’Alexei Navalny est retenu en prison et purge une peine de 9 ans, pour des motifs similaires à ceux de son dernier procès. La peine de 19 ans regroupe alors les deux accusations, c’est la durée totale qu’il devra passer en prison.

À la veille de ce procès, l’accusé avait déjà prédit sa peine : "la peine sera longue, de type “stalinien”". Il explique également qu’une seconde affaire pourrait lui valoir "encore dix ans" pour terrorisme.

Les journalistes présents n’ont pas pu assister directement au procès, mais suivre l’audience au travers d’un écran, avec très peu de son, rapporte Le Monde. Beaucoup parlent d’un acharnement juridique visant à empêcher les opposants politiques de Poutine de pouvoir un jour revenir sur la scène politique russe. Les motifs retenus contre Navalny ou ses partisans sont de plus en plus absurdes, et contribuent à ce que d’autres appellent un "harcèlement judiciaire".

À la suite de la communication du verdict, la communauté internationale s’est consternée et à immédiatement réagit. Les Nations Unis ont réclamé une libération la plus rapide de Navalny. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, parle de "nouvelles inquiétudes concernant […] l’instrumentalisation du système judiciaire à des fins politiques en Russie". Les Etats-Unis et la France ont également réclamé la libération d’Alexei Navalny, dont l’emprisonnement résonne pour eux comme une injustice infondée.

Au travers de ces enquêtes et des procès dont il fait l’objet, Navalny met en lumière des questions relatives aux droits de l'homme en Russie, ainsi que des enjeux géopolitiques et diplomatiques liés aux relations entre la Russie et le reste du monde.

Sources : Le Monde / La Provence / AFP