La faillite d'une banque américaine provoque l'affolement
- Noé Renard
- 16 mars 2023
- 3 min de lecture
Vendredi, après une augmentation des taux d’intérêts de Réserve Fédérale américaine, une forte demande de retrait a eu lieu aux Etats-Unis, provocant entre autres la faillite de la Silicon Valley Bank.

En effet, vendredi 10 mars 2023, pour lutter contre l’inflation grandissante dans le monde et donc aussi en Amérique, la Réserve Fédérale, grande institution économique des Etats-Unis, a annoncé la modification de ses taux d’intérêts. Ce phénomène s’est notamment traduit par la chute de la valeur des bons du trésor américain.
La Silicon Valley Bank, avait acheté des milliards de dollars d’obligations durant les deux précédentes années, en utilisant, comme toutes les grandes banques, les dépôts de ses clients. Après l’annonce de la Fed, la valeur de ces investissements a chuté.
La banque s’est ainsi vue dans l’obligation d’augmenter ses propres capitaux, c’est-à-dire, ses parts cotées en bourse. Situation qui a effrayé les clients et les investisseurs potentiels, se soldant donc par un échec.
Les clients, nécessiteux dans cette période d’inflation, ont retiré leurs dépôts stockés à la SVB, pour les sécuriser en cas de problème. Dans un premier temps, cela n’a posé aucun problème, puisque la banque était préparée à cette situation. Puis, avec le temps, la banque a été dans l’obligation de vendre les actifs boursiers qu’elle détenait pour subvenir aux besoins des clients. Les pertes de la banque se sont additionnées, rendant impossible le remboursement de ses clients.
Ce phénomène de “ruée vers la banque” est bien connu des spécialistes, mais reste tout de même un des moyens les plus radicales pour faire couler un secteur bancaire.
Pour empêcher la situation de dégénérer, les régulateurs bancaires américain ont été obligé de saisir tous les actifs de la SVB pour protéger les capitaux encore présents.
Cette banque est toutefois très spécialisée dans le domaine des nouvelles technologies américaines, ce qui permet pour le moment de contenir la faillite. Seul des entreprises et les start-up technologiques américaines pourraient subir de grand dommage si leurs dépôts restent bloqués.
Cet incident met en avant des failles dans le système de régulation des Etats-Unis. C'est encore une fois l’intervention des autorités qui a permis l’endiguement de la crise. Cela est notamment dû à une réforme du mandat de Trump. Celui-ci avait décider de passer de 50 à 250 milliards de capital, le seuil obligeant les entreprises a constitué un fond de secours, suffisant pour combattre les imprévus.
En ce qui concerne les retombées pour la France, le ministre de l’Economie et des Finances a appelé au calme lors d’une interview à Bruxelles. Selon lui, les risques de propagation sont maigres en raison de la spécialisation de la SVB : “je ne vois pas de risque de contagion, donc il n’y a pas d’alerte spécifique”. De plus, les autorités américaines ont rapidement réagi en permettant à tous les clients de retirer l’intégralité de leurs dépôts. Enfin, on observe ces derniers temps que les banques françaises ont renforcées leur stock de liquidités et que les règles de la Banque Centrale Européenne sont bien plus strictes qu’en 2008.
Nous observons néanmoins que les activités boursières de nos grandes banques ont chutées. La BNP Paribas vient de se voir suspendre son action à la Bourse de Paris, suite à une chute de 8%. L’action de la Société Générale est aussi en chute de 8%.
En Europe, le Crédit Suisse affole les autorités. Après une annonce d'inquiétude de son principal actionnaire. Mercredi 15 mars, ses actions chutaient de plus de 30,13%, un point historique. Face à la baisse des valeurs bancaires et boursières, l'euro commence également à perdre de la valeur face au dollars.
Le Crédit Suisse s'était vu refusé des investissements par son principal actionnaire, la Banque nationale saoudienne. Cela avait exacerbé sa perte de valeur en bourse. Pour arrêter ce phénomène, la Banque nationale suisse a accordé un emprunt exceptionnel de 50 milliards d'euros pour contenir la contagion de l'événement.
Sources : Euronews / Le Monde / FranceInfo / HugoDécrypte
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