Le Soudan, en proie à un conflit ...
- Noé Renard
- 22 avr. 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 avr. 2023
Depuis le 15 avril 2023, de nombreux affrontements font rages au Soudan, où l’armée et une milice paramilitaire se dispute l’accès au pouvoir.

En effet, depuis environ 7 jours, une guerre est menée et oppose deux groupes militaires de l’Etat soudanais. D'un côté, Abdel Fattah Al-Bourhane dirige l’armée et d’un autre côté, les forces de soutien rapide, une organisation paramilitaire non reconnue par l’Etat, suivant les ordres de Mohammed Hamdan Daglo.
Abdel Fattah Al-Bourhane dirige le pays depuis qu’il s’était emparé du pouvoir avec un coup d’état en 2021. Et son adjoint, Mohammed Hamdan Daglo, est devenue l’un de ses grands rivaux. Effectivement, depuis que les deux hommes se sont emparés du pouvoir, une rivalité est née entre eux, les deux désirants prendre la tête de l’Etat. C'est cette rivalité qui cause des tensions nombreuses, et depuis une semaine, une véritable guerre. Avec les équipements militaires de ce pays de plus de 45 millions d’habitants, les deux camps procèdent à des bombardements sur la plupart des grandes villes du pays.
Dans les affrontements, les civils sont directement impactés. Le conflit touche toutes les classes de la société. A Khartoum, la capitale du Soudan, les affrontements ont détérioré les infrastructures citadines, privant les habitants d’électricité et parfois d’eau. Les citoyens de cette ville de 5 millions d’habitants, terrorisés par les violences se réfugient dans leurs maisons et tentent au mieux de se protéger des extrêmes violences qui sévissent. Néanmoins, plus de 400 civils ont perdu la vie et environ 10 000 blessés selon des chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). De nombreux soudanais ont dû quitter le pays pour échapper aux violences.
Nombreux sont ceux qui appellent au cessez-le-feu alors que les tirs et explosions continuent d’endeuiller la grande ville du pays. A l’approche de la fête de l’Aïd el-Fitr, qui s’est déroulé hier, vendredi 21 avril, la communauté religieuse musulmane avait elle aussi demandé une pause dans le conflit. Malgré cela, les affrontements ont continué de s’intensifier durant cette journée importante pour de nombreux musulmans soudanais, majoritaires dans le pays.
De plus, cette guerre intervient dans un contexte de fragilité de la population, puisque la famine accable le pays. Selon le Programme alimentaire mondial, dépendant de l'Organisation des Nations Unies (ONU), plus d’un tiers des habitants du pays ne mange pas à leur faim, soit environ 15 millions de personnes.
Dans ces circonstances dramatiques, un plan d’évacuation des diplomates a été mis en place. En effet, ce samedi 22 avril, une trêve a permis, selon l’armée soudanaise, d’effectuer “des opérations d'évacuation” pour les personnels diplomates de nombreux pays. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine sont concernés par des aides de l’armée. En parallèle, le Japon, la Corée du Sud, ont déployé des troupes dans les pays voisins pour accélérer les expatriations. L’Union Européenne a annoncé procéder à l’évacuation de plus de 1500 ressortissants.
Face à ces violentes actions, la communauté internationale s’inquiète et de nombreux Etats réagissent. La Ligue Arabe a organisé une réunion d’urgence au Caire, et le président de la Commission de l’Union Africaine (UA) a annoncé se rendre sur place. Ces acteurs africains veulent discuter au sujet des résolutions possibles pour mettre un terme rapidement au conflit. Le secrétaire général de l’ONU a appelé à un “arrêt immédiat de la violence”. Les représentant du G7 et de l’Otan ont également demandé la fin de cette opposition.
Enfin, selon plusieurs sources américaines, dont CNN, le groupe Wagner, milice paramilitaire russe proche de V. Poutine, serait à l’origine de livraisons d’armes aux troupes du général Daglo. Ces informations sont appuyées par des clichés satellites, pistant des avions russes. Ces derniers se seraient rendus au Soudan quelques jours seulement avant le début du conflit. La Russie est donc surement un acteur qui entretient ce conflit.
Alors que les affrontements entrent dans leur deuxième semaine de violence, la situation inquiète de plus en plus la communauté internationale. Le conflit prend des dimensions importantes, et certains s’inquiètent qu’il ne se répande dans des pays voisins. Pour apporter une solution et entamer une transition démocratique, il faudrait que les troupes paramilitaires soudanaise rejoignent l’armée dite régulière. Mais cette thématique est au cœur des désaccords entre Al-Bourhane et Daglo.
Sources : Le Monde / Jeune Afrique / France 24 / France Info
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