Marseille, deux semaines plus tard, toujours sous le choc
- Noé Renard
- 24 avr. 2023
- 3 min de lecture
Plus de deux semaines après les effondrements de la rue de Tivoli, alors que les dispositifs de sécurité sont encore en place, nous revenons sur ces événements qui ont endeuillé la ville de Marseille.

Dans la nuit du 8 au 9 avril 2023, vers 00h40, le numéro 17 de la rue de Tivoli, dans le cinquième arrondissement de la cité Phocéenne, s’est effondré suite à une puissante explosion. Dans sa chute, l’immeuble entraine les murs des 15 et 19 de la rue.
Rapidement, les secours sont déployés sur les lieux de l’effondrement. Néanmoins, les services de sécurité engagés sur le site déplorent au moins 8 disparus, chiffre qui sera par la suite confirmé. Un périmètre de sécurité est mis en place et de nombreuses personnes sont évacuées. Ainsi, vers 7h00 lorsque le reste de l’immeuble numéro 15 tombe en gravats, aucuns blessés n’est à déplorer. Les immeubles qui se sont effondrés n’étaient pas concernés par des arrêtés de péril.
Aux alentours de 6h00, le maire de Marseille, Benoît Payan effectuait une conférence de presse et établissait un premier bilan, en restant optimiste quant au nombre de victimes. Les services de la ville ont été pleinement engagé et ont su répondre à la catastrophe selon lui.
A 9h, le parquet de Marseille ouvre une enquête pour blessure et par la suite pour homicide involontaire. C'est la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens qui a été chargée de l’enquête. Elle s’est d’ailleurs exprimée plusieurs fois fac aux journalistes pour confirmer des bilans. Vers 11h40, le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin arrive sur place et donne à son tour une conférence de presse, il a maintenu le soutient de l’Etat et a remercié "les services, les pompiers, ceux de la Ville de Marseille". Il a aussi souligné la complexité de l’intervention pour les secours.
Les forces mobilisées ont eu du mal à intervenir puisque les zones n'étaient pas stabilisées. Des poches chaudes et enflammées persistaient sous les débris, rendant le déblayage complexes.
De plus, le périmètre de sécurité élargi, oblige les habitants de 43 immeubles à quitter leurs habitations. Cela représente environ 300 personnes, qui ont été accueilli au gymnase Vallier, une infrastructure municipale. Certains sont aujourd’hui encore délogés et bénéficient des services mis à leur disposition pour les aider à retrouver une vie ordinaire.
Cela fait donc environ deux semaines que certains ont quitté leurs logements, et des mécontentements commencent à être entendus. Dans un même temps, la solidarité se multiplie pour aider les délogés. Des récoltes de vêtements, de denrées alimentaires, en mairie de secteur et aussi des cagnottes financières pour aider les habitants à subvenir à leur besoin. Le maire de Marseille, Benoît Payan, saluait d’ailleurs cette forte solidarité lors du conseil d’arrondissement spécial du 3e secteur de Marseille, le 13 avril.
Ces effondrements ont remis au goût du jour les critiques au sujet de l’entretien des habitations de la ville. En effet, en 2018, des immeubles s’étaient déjà effondrés à Marseille, sur la Rue d’Aubagne. Cela était advenu dans un quartier très délabré, où les contrôles avaient été mal effectués. Ce sont à ces événements que les Marseillais ont pensé lors du drame de la rue de Tivoli. Mais les autorités l’ont souligné, les immeubles n’étaient pas vétustes. C'est effectivement, la piste de la fuite de gaz qui est bien plus probable, information confirmée par Dominique Laurens : “ils ne sont pas insalubres donc nous recherchons les causes de cette explosion”. A ce jour, les enquêtes ne sont pas terminées, les conclusions des investigations sont très attendues.
Après plusieurs jours, l’identité de chaque victime a pu être vérifiée, ainsi, un couple de 74 ans, une femme octogénaire, un couple d’octogénaires, une femme de 65 ans et un couple de trentenaires, ont péri dans ce drame. Les hommages se sont multipliés dans la ville, une semaine après le drame, des minutes de silence ont été rendues en leur hommage.
Sources : Le Monde / Ville de Marseille / RMC / Le Parisien / Libération / L’Internaute / Courrier International
La piste du gaz (qui été privilégiée) a été confirmé ce vendredi 28 avril 2023 par le parquet de Marseill.